Au cours de sa longue histoire, TALLOIRES a eu jusque 4 églises : le saviez-vous ? Une intéressante conférence d’Henri COMTE à l’Académie Florimontane le 3 février 2010

Publié le par lestalloiriens

Le 3 février 2010, à ANNECY, Henri COMTE a réellement captivé son auditoire (dont de nombreux Talloiriens) en retraçant 800 ans de la vie de la paroisse de Talloires sous la tutelle du tout puissant monastère bénédictin qui régna en maître absolu .pendant de longs siècles.


 

C’est en 1016 que le dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III,  fit don de ses terres de TALLOIRES à son épouse Ermengarde pour que celle-ci y fonde une abbaye. La première église destinée aux offices des moines comme à ceux des paroissiens fut inaugurée en grande pompe par la reine en présence de 2 archevêques et de 2 évêques.

Le monastère était alors le premier curé de TALLOIRES. Ce ministère pouvait en effet être tenu par une institution religieuse en tant que telle : toutefois, il n’était pas compatible avec la règle de Saint-Benoit et bien que l’ordre de CITEAUX eut interdit aux monastères bénédictins de diriger une paroisse et que plusieurs conciles eussent cherché à limiter le pouvoir des abbayes, le monastère de TALLOIRES maintint son autorité jusqu’à diriger, au XII ème siècle, par un jeu de nomination de vicaires perpétuels, une quinzaine de paroisses.

 

En 1520, un incendie ravagea la première église de TALLOIRES.

Sa reconstruction permit à la paroisse d’acquérir un peu d’autonomie. En effet, la nouvelle église, plus imposante, inaugurée en 1528, était divisée en deux parties distinctes : une église dite «prioriale », réservée au prieur et aux moines, et une église paroissiale, destinée aux paroissiens. Mais, en réalité, l’Abbé demeurait le maître.  

 

L’enterrement de la « Marie REVIL », le 11 juillet 1769, fut sans doute  un évènement annonciateur de la rupture entre le monastère et la paroisse. Faisant fi des usages qui voulaient que les moines participent au cérémonial des funérailles, le curé VAGNAT, cousin de l’évêque de Genève et défenseur de la réforme de l’église instituée par le Concile de Trente, célébra les offices (3 messes et une procession !) sans en informer le monastère. La cérémonie ne tarda pas à tourner au pugilat au sein même de l’église.

Le curé fut révoqué et remplacé par le curé DUSSOLIER . Ce dernier imagina alors de construire une troisième église, hors les murs du domaine de l’abbaye, et c’est en 1784, après de nombreuses résistances de la part des paroissiens et du syndic qui craignaient d’avoir à supporter la totalité des frais d’entretien du nouveau lieu de culte, que fut inaugurée la troisième église de TALLOIRES (celle que nous connaissons aujourd’hui, rue Noblemaire)).

 

Alors, la quatrième église me direz-vous ?

Elle fut construite au XIX ème siècle, à Saint-Germain, sur l’emplacement d’une chapelle, et fut financée avec les deniers des Saint-Germinois eux-mêmes ( !!) qui se sont cotisés dans ce but, mettant ainsi fin à leurs obligations de se rendre au bourg par des chemins forestiers accidentés pour assister aux offices hebdomadaires et aux enterrements.

Cette initiative « de la base » n’allait d’ailleurs pas tarder à donner l’idée d’une séparation du territoire en deux communes, démarche qui n’a toutefois pas abouti

 

À ce stade de la passionnante conférence d’Henri COMTE, alors que nous étions tenus en haleine, l’Académie Florimontane dut libérer la salle de réunion du Quai des Clarisses

 

Les bruits courent qu’Henri doit prochainement donner la même conférence à TALLOIRES .

Autant vous dire que je m’empresserai d’y assister à nouveau, pour me régaler à nouveau et aussi pour entendre la fin de l’histoire, et vous invite à y venir nombreux : vous ne le regretterez pas !

Souhaitons qu’une publication  suive bientôt cet évènement.

 

Nicole MATHIS

 


 

Publié dans Culture

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